Le camp de la Rye

D’une superficie de 150 hectares, il fut construit en 1939-1940 et affecté pendant un certain temps au ministère de la justice qui l’utilisa notamment comme centre pénitentiaire jusqu’en 1951. Le camp se compose de 38 bâtiments de 30m sur 6m, alimentés en eau et en électricité ; il dispose d’un réseau d’égouts.

Depuis 1954, il était dans un état d’abandon manifeste ; le préfet estima néanmoins qu’en remettant en état les baraquements, on pourrait y accueillir assez rapidement un nombre important de personnes.

La capacité insuffisante d’évacuation des eaux usées est, pourtant, évoquée régulièrement par les différents autorités : elle limitait, en effet, l’effectif des réfugiés à un maximum estimé à 300 personnes.

151 réfugiés d’Indochine sont arrivés le 10 septembre 1956. Le camp de la Rye sera administré de 1956 à 1962 par Albert Guichet, capitaine des douanes en Indochine, détaché de la Direction des douanes auprès du ministère des Affaires étrangères.

Les familles étaient logées dans des bâtiments rudimentaires construits en briques et parpaings, qui se composaient de plusieurs logements de trois ou cinq pièces. Chaque logement disposait d’une salle avec évier, de deux à trois chambres selon les cas, ainsi que de deux conduits de fumée par logement. Des WC à la turque étaient situés à l’extérieur. Les conditions de vie étaient difficiles, des appels du Secours Catholique et de la Croix Rouge en faveur des réfugiés parurent sur la presse régionale du 26 octobre 1956, notamment pour la fourniture de vêtements d’hiver.

En mars 1962, il ne restait à la Rye que neuf familles, représentant une soixantaine de personnes. Les autorités décidèrent de fermer le camp de la Rye dans un délai de deux mois.
Le secrétariat d’Etat aux Rapatriés conservera la jouissance du camp pour qu’y soient accueillis des familles musulmanes, suite aux accords d’Evian de mars 1962 qui mettaient fin à la guerre d’Algérie.

Ainsi le camp de la Rye aura hébergé deux populations ayant comme point commun l’année 1954 qui marqua un tournant dans l’histoire de l’empire colonial français (défaite de Dien Bien Phu le 7 mai 1954, début de l’insurrection algérienne le 1er novembre 1954.
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Depuis 1991, le camp de la Rye est utilisé comme centre de réinsertion pour jeunes délinquants.